Quel programme physique pour vos joueurs ? Troisième article d’Armand Coué de la série lancé fin mai autour de la préparation physique et de cette future saison. Celle-ci débutera après une longue période sans activité ou du moins sans peu d’activité football. Aujourd’hui il nous donne des conseils afin d’effectuer un retour à l’entraînement progressif des joueurs. Sans cette progressivité, une différence trop importante entre l’inactivité et la reprise du football engendrera un fort risque de blessure à court et à long terme
Quelle préparation physique après cette saison covid ?
Quelles sont les préconisations pour les entraîneurs et les joueurs au vu de la longue période de préparation avant la reprise du championnat ?
Pour reprendre notre précédent propos sur les conséquences d’une période d’inactivité partielle ou totale, les entraîneurs vont devoir durant cette période de préparation estivale proposer une phase de réathlétisation des qualités physiques impactées par le désentraînement. Il va falloir faire attention à la progressivité de la charge d’entraînement ressentie par le sportif et individualiser les contenus pour adapter au mieux l’entraînement à chaque joueur selon ses capacités.
Un delta trop important entre la période d’inactivité passée, où le désentraînement a été plus ou moins important selon les joueurs, et une période d’entraînement trop intensive pourrait provoquer de nombreuses blessures à court et à long terme.
Préconisations
1. Récupération des capacités cardio-vasculaires :
Au départ sur des efforts longs puis progressivement dur des temps de plus en plus courts pour arriver à des efforts de type 10’’/10’’ ou 15’’/15’’ qui vont réadapter le potentiel oxydatif du joueur plus spécifiquement exigé au football.
2. Reconstruction des tissus musculo-tendineux :
En parallèle, il va falloir réadapter les structures musculaires et ligamentaires aux contraintes spécifiques du football. La récupération des qualités de force musculaire ou encore de raideur tendineuse doit être anticipée avant la reprise spécifique sur le terrain en utilisant le renforcement musculaire des membres inférieurs, du tronc et même du haut du corps dans un objectif prophylactique.
3. Du contrôle athlétique vers l’opposition aléatoire :
Ce précepte me parait incontournable dans la reprise progressive de l’activité du footballeur durant la longue période de préparation à venir. Le corps doit se réadapter à l’effort en passant par du renforcement musculaire, des sprints à haute intensité, des sauts et des changements de direction. Toute cette partie athlétique permet un meilleur contrôle des paramètres de la charge d’entraînement permettant l’individualisation des contenus de la préparation physique évitant ainsi une reprise trop rapide et non-contrôlée, facteur de blessure à long terme.
Par la suite, l’intégration du ballon dans la préparation physique de l’effectif peut se faire progressivement en évitant l’opposition dans un premier temps pour permettre au joueur de récupérer ses qualités techniques. On parle ici non plus de contrôle athlétique mais de contrôle neuromusculaire lié aux sollicitations motrices de la pratique du football. Celui-ci doit aussi être abordé dans la préparation physique avant d’intégrer l’opposition à l’entraînement sous forme de gammes technicotactiques, d’ateliers de finition …
Ce n’est qu’après ces étapes de réadaptation aux exigences du football que l’opposition, dans un contexte aléatoire et spécifique à la pratique, pourra être mise en place.
CONCLUSION
Ces préconisations vont donc permettre un suivi individualisé de la charge et un retour à l’entraînement progressif des joueurs. Sans cette progressivité, une différence trop importante entre l’inactivité et la reprise du football engendrera un fort risque de blessure à court et à long terme. L’apparition retardée des blessures est par ailleurs en forte corrélation avec les variations importantes de la charge d’entraînement.
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