Deuxième volet de notre série d’articles sur la commotion cérébrale. Savoir reconnaître la commotion cérébrale est donc primordial. Mais savoir accompagner le joueur sur son retour au terrain est également très important. Nous allons ainsi voir les recommandations sur le retour au jeu avec une reprise par pallier. Cet article a été rédigé et a été en collaboration avec un spécialiste de ce type de blessures. Il est l’œuvre de Thomas d’Athletic Momentum.
Comment programmer le retour au terrain après une commotion ?
Quand passer à l’étape suivante ?
Le joueur doit passer environ 24h à chaque étape. Pour évoluer, il faut avoir validé de façon complète de l’étape. En cas de retours de symptômes, le joueur doit revenir à l’étape précédente jusqu’à résolution de ces mêmes symptômes.
Suivi immédiat : Les premières 48h
Surveillance post-commotion
Comme nous l’avons évoqué dans l’article sur la gestion des commotions cérébrales, il faut surveiller le joueur ayant subi une commotion. Les symptômes pouvant apparaître de façon retardée, cette surveillance vise à protéger le joueur en cas d’aggravation en lançant une prise en charge médicale si besoin.
Repos relatif
Lors des premières 48h, le joueur peut continuer ses activités de la vie quotidienne (marche par exemple) à condition qu’il n’y ait pas d’augmentation des symptômes.
Egalement, cette étape vise un retour progressif à l’école ou au travail.
Reprise des activités physiques
Augmentation progressive de la fréquence cardiaque
Lors de cette étape, le joueur reprend progressivement les activités physiques et le cardio. Il peut ainsi faire du vélo, de la marche rapide ou de la course à pied. A cette étape, le joueur peut également reprendre la musculation à condition qu’elle n’entraîne pas plus qu’une augmentation brève et légère des symptômes. Cette aggravation des symptômes doit durer moins d’1h et être inférieure à 2/10 sur une échelle rapportée des symptômes.
Reprise des exercices individuels
Le joueur reprend ici les exercices spécifiques au football en dehors de l’environnement d’équipe. Le joueur peut ainsi reprendre les changements de direction, le travail de passes ou de frappes.
En revanche, si les exercices spécifiques prévus comportent un risque de contact à la tête, une visite médicale pour obtenir le feu vert devrait être obligatoire.
Reprise de l’entraînement avec l’équipe
Les étapes suivantes ne doivent commencer qu’après la résolution COMPLETE de tous les symptômes liés à la commotion y compris avant, pendant et après l’exercice physique.
Reprise de l’entraînement sans contact
Le joueur retrouve ici l’environnement de l’équipe. Il peut reprendre les exercices à haute intensité, le travail tactique en situation réelle mais doit éviter le contact sur cette étape. Le joueur augmente ici le travail cognitif avec des situations complexes pour préparer le retour aux matchs.
Reprise du contact
Cette étape est une simple évolution de l’étape précédente en rajoutant le contact. Cette étape vise à restaurer la confiance du joueur et permet à l’encadrement d’évaluer les attitudes du joueur (engagement, appréhension…) avant la reprise de la compétition.
Reprise des matchs
Enfin, après validation de toutes ces étapes, le joueur peut reprendre la compétition.
Précautions
Le retour au terrain doit absolument être progressif. Il est en eff et important de ne pas minimiser la commotion cérébrale et ses possibles conséquences à court et long terme. Enormément de commotions récidivent durant les 3 premières semaines suite au retour au terrain ce qui laisse entendre que la gestion de la reprise de la compétition n’est pas optimale. De plus, subir une deuxième commotion cérébrale alors que la première n’est pas complètement résolue peut avoir des conséquences dramatiques pour le joueur. Enfin, suite à une commotion, on retrouve une augmentation du risque de blessure autre comme les entorses ou les lésions musculaires.
Conclusion
La reprise du football suite à une commotion cérébrale doit donc se faire de manière progressive et visant une résolution totale des symptômes. L’avis d’un professionnel médical est important pour valider la reprise des activités à risque comme le contact et le jeu de tête. Vous trouverez ici le lien vers la plateforme World Rugby (https://passport.world.rugby/fr/sante-du-joueur/gestion-de-la-commotion-cerebrale-pour-les-medecins-et-professionnels-de-la-sante/reprise-du-sport/), l’équivalent de la FIFA, qui détaille ce protocole de retour au terrain.
Un grand merci à Thomas d’Athletic Momentum pour sa contribution à ce premier volet d’une série sur la commotion cérébrale.
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