La commotion cérébrale est un risque majeur dans le football, souvent sous-évalué malgré l’intensité des chocs. Une détection rapide et une gestion immédiate sont cruciales pour prévenir des conséquences graves à long terme. Cet article a pour objectif de sensibiliser les entraîneurs à l’importance de reconnaître les signes de commotion dès leur apparition, afin d’assurer une prise en charge adéquate sur le terrain. Il est l’œuvre de Thomas d’Athletic Momentum.
Commotion cérébrale ? Reconnaissance et gestion immédiate depuis le bord du terrain
En avril 2024, le champion du monde 2018 Raphaël Varane s’est exprimé publiquement au sujet de la commotion cérébrale et de son impact sur ses performances. Il évoque notamment avoir terminé le match France – Nigéria à la coupe du monde 2014 en “pilote automatique” et avoir souff ert d’une importante fatigue suite à un choc à la tête.
Cette prise de parole met en avant l’importance de bien prendre en charge la commotion cérébrale et notamment dès les premiers instants au bord du terrain. La première étape importante est de détecter effi cacement la commotion. C’est en ce sens que l’outil de reconnaissances des commotions cérébrales ou CRT6 a été conçu. Il a pour objectif d’aider les personnes sans formation médicale à la reconnaissance et à la gestion immédiate d’une possible commotion cérébrale.
Quand suspecter une commotion cérébrale ?
Une commotion cérébrale doit être suspectée suite à un impact au corps ou à la tête et lorsque le joueur semble être diff érent de son état habituel. Les signes visibles d’une possible commotion cérébrale sont les suivants : Perte de connaissance ou manque de réactivité, le joueur reste couché immobile sur le terrain, confusion, regard vide, convulsions, blessure au visage, pertes d’équilibre, lenteur à se relever ou encore chute sans protection sur le terrain.
ATTENTION : 90% des commotions cérébrales se font sans perte de connaissance !
Il ne faut pas uniquement se fier à cet indicateur
Symptômes courants
Les symptômes d’une commotion cérébrale sont classés en 3 catégories : Symptômes physiques, changements d’humeur et changements cognitifs.
Dans les symptômes physiques, on retrouve fréquemment :
- maux de tête
- nausées
- sensibilité au bruit et à la lumière
- sensations étranges comme ‘ne pas être dans son assiette”
- fatigue importante douleurs au cou.
Les changements d’humeur peuvent être caractérisés par une émotivité accrue, une anxiété importante ou encore une agressivité plus importante.
Dans les changements cognitifs, on retrouve des problèmes de
- concentration
- mémoire
- sensation pour le joueur d’être au ralenti.
L’évaluation de la mémoire peut être réalisée via des questions simples telles que :
- ‘Où sommes nous aujourd’hui ?
- Quelle équipe a marquée en dernier ?
- Notre équipe a t’elle gagné le dernier match ?”
Une mauvaise réponse à l’une de ces questions ou des hésitations avant de répondre laissent suggérer une possible commotion cérébrale.
Que faire si je suspecte une commotion cérébrale chez un de mes joueurs ?
Quels critères d’urgence ?
Tout d’abord, le CRT6 mais en avant des critères d’exclusion immédiate du jeu nécessitant une prise en charge médicale d’urgence (cf image 1). Dans ces signes, nous retrouvons par exemple la perte de connaissance, des maux têtes sévères ou s’intensifi ant ou encore une modifi cation des comportements du joueur avec une agressivité ou une agitation importante. Si au moins un des signes est présent, le joueur doit être retiré du jeu et transporté pour recevoir des soins médicaux par un professionnel de santé.
Quelle conduite tenir en cas de perte de connaissance ?
Tout d’abord, il faut s’assurer que le joueur respire et a les voies respiratoires dégagées. Chaque blessure à la tête devant laisser supposer une blessure au cou, il ne faut pas déplacer le joueur (hormis pour libérer les voies aériennes) ni retirer le protège dent s’il y en a un.
Le joueur doit ensuite être transporté à l’hôpital pour recevoir des soins médiaux comme évoqués juste avant.
Quand dois-je sortir mon joueur du terrain ?
Dès lors qu’une commotion cérébrale est suspectée, le joueur doit immédiatement sortir et ne doit pas rejouer au foot ni pratiquer toute autre activité comportant un risque de contact à la tête, un risque de chute ou de collision jusqu’à ce qu’il soit évaluer par un professionnel médical.
Et après le match ?
Le joueur ne doit pas être seul pendant à minima 3h. Une aggravation des symptômes doit conduire à une prise en charge médicale immédiate. Le joueur doit également éviter la consommation d’alcool ou de drogue et ne doit pas rester seul, que ce soit un mineur ou un adulte.
Enfi n, il est important de préciser qu’il est fréquent que les symptômes de la commotion n’apparaissent qu’après le match, ce qui renforce la nécessité de surveiller le joueur.
Pour aller plus loin
Si vous souhaitez plus d’informations sur la commotion cérébrale, il existe de nombreuses ressources consultables gratuitement. Ainsi, la FIFA, World Rugby et la FIA présentent chacune diff érents éléments pour aider à la compréhension et à la gestion des commotions.
Egalement, voici ci-joint le lien amenant vers le CRT6 pour que vous puissiez le consulter dans son intégralité
https://cdn.aqmse.org/fi les/2024/07/04140148/crt6-french.pdf
Un grand merci à Thomas d’Athletic Momentum pour sa contribution à ce premier volet d’une série sur la commotion cérébrale.
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