La méthode Keiffer. Suite et fin de mon passionnant entretien avec François Keiffer. Dans cette seconde parti, il nous parle de son approche à l’entrainement et de l’attitude à adopter en match. Vous y découvrirez quel est le contenu de sa formation et ce qui est son moteur : la transmission. une douzaine de question et 25minutes d’interview passionnante.
Paroles d’entraineur : La méthode Keiffer : l’interview (2/2)
Après une première partie d’interview riche dans l’échange découvrez la seconde !
Version audio : Méthode Keiffer – plaisir et performance
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Version audio : Méthode Keiffer – plaisir et performance
Comment prépares-tu tes séances d’entrainements ? Est-ce que tu fonctionnes sur des cycles au mois ? sur 2-3 semaines ? Est-ce que tu t’imposes des thèmes sur tes séances d’entrainements ?
Alors je suis anti-cycle. Le football c’est un tout. Travailler un cycle un mois, un autre cycle le mois suivant… Tu ne peux pas dissocier un thème d’un tout parce que quand tu fais un jeu il y a tous les problèmes à régler. Il y a une observation à avoir sur tout. Lla prise d’espace ou non , la mobilité, les déplacements, le replacement, l’attaque rapide, l’attaque placée etc…donc comment tu veux faire un cycle, être un entraineur qui va observer un truc alors que tu fais tout de travers sur le positionnement de ton équipe. Alors que c’est ça qu’il faut corriger. Plus que ton thème. Donc j’anticipe et je suis sur un tout, tout le temps. Je fais des jeux et à partir de ça je fais une analyse, j’essaye d’avoir une analyse pertinente sur ce que je vois à un instant T et de ce que j’ai envie de corriger à un instant T. Si sur le jeu que je fais sur le premier quart d’heure-20minutes ils sont tous sur le ballon je vais régler ça et si après j’ai réglé ça et que la fois d’après ça manque de vitesse je vais travailler sur la vitesse et si après j’ai réglé la vitesse et le placement mais on ne prend pas les bons intervalles, qu’il y a 2-3 joueurs qui ne se déplacent pas comme il faut je vais m’occuper de ces deux trois joueurs. Et si le quatrième point est de dire que quand on a des possibilités d’aller vers l’avant on va trop lentement ou vice versa…je vais revoir ça. Ce qui fait que je travaille vraiment sur la problématique du moment. C’est comme ça que j’avance rapidement avec mon équipe. Parce que je sais où je vais. je sais ce que j’ai envie de faire avec eux aussi. Mais si tu veux si à un moment donné on pose la question aux joueurs : qu’est ce qui ne va pas par rapport à un jeu ? Pourquoi on n’arrive pas à jouer ? Tout de suite tu va avoir des réponses qui vont être données. Et bien ce sont ces réponses qu’il faut utiliser, ce n’est pas ton thème parce que si ton thème c’est pas les réponses que ton équipe te donne comment tu fais ? Toi tu vas vouloir être dans ton thème même si tu as bien préparé tes exercices tu vas trop perdre du temps. Tu vas bien etre dans ton thème mais c’est pas ça qu’il fallait faire. Si tu fais une séance tous les jours de la semaine avec le même thème les 7jours de la semaine ; il se passera 7 situations différentes. Pourtant c’est un thème que tu verras revenir à chaque fois genre celui de la passe. Donc 7 fois tu auras 7 situations différentes donc si ces 7fois tu veux être le même avec tes exercices tu auras perdu 7 séances. C’est ce que je vois qui me fera à un moment donné être.
En fait je vais prendre l’image du puzzle. Faire une séance à thème c’est utiliser plusieurs pièces de puzzle que tu mets cote à cote tandis que toi tu prends le tableau en entier tu apportes des petites touches sur le tableau tu le prend directement et puis tu le modifie tu le corriges petit à petit
Bien sûr, déjà je ne connais pas le niveau de l’équipe que je vais avoir. Je sais où je veux les emmener donc je sais avec quels exercices je veux les emmener. Donc si je fais un exercice c’est bien que je veux quelque chose parce que à un moment donné je veux les emmener vers là. Une fois que je fais l’exercice, si je vois qu’il est trop difficile, je vais faire l’analyse de la situation. Soit je vais me corriger, soit je vais corriger à partir des réponses. Peut-être que je voulais aller vers là mais peut être que ce n’est pas ça, peut être que d’abord je dois voir ça…C’est pour ça que ne plus être un entraineur qui ne fait qu’intervenir ça te fait prendre du recul et une bonne analyse de la situation.
Est-ce que tu fais beaucoup d’explication sur tableau ou est-ce que tes explications tactiques se font directement sur le terrain avec les joueurs. Tu les places, tu les déplaces sur le terrain pour leur faire comprendre ?
Le visuel est très important. De temps en temps je fais du tableau. Parce que il y a celui qui va comprendre sans que je fasse du tableau mais comme on est sur la PNL(Programmation Neuro Linguistique) il y a celui qui va être visuel c’est à dire si lui il voit que je déplace des pions, lui il va comprendre. Donc j’ai tout intérêt à faire du tableau pour toucher le nombre de personne le plus large possible en fonction des sens des uns et des autres. Donc de temps en temps je fais du tableau et ce n’est pas figé tout le temps. C’est intéressant aussi, eux ils prennent le crayon. Ils expliquent des choses, ils font des croix, ils font des flèches : « Alors pourquoi ça ? » « Alors on travaille les corners : allez y faites moi un corner ! Montrez moi la tactique ! » ils me font des croix ça veut dire qu’il le visualise sur le tableau
Toujours dans l’interactivité.
Oui, « allez y faites une combinaison pour voir sur le tableau ». « Lui il vient là » « ouais ok c’est daccord » Le nombre de but qu’on a marqué sur corner parce que c’était les joueurs qui l’avaient eux-mêmed vu comme ça , mis en dessin puis après les mettre en pratique. Mais ça ne marchait pas les deux trois premiers matchs et après jusqu’à la fin de la saison on a eu plusieurs corners efficaces. Ils s’étaient donné des signes distinctifs pour ne pas que l’adversaire voit. Et puis même sur un même corner on essayait de refaire la même combinaison, l’équipe adverse pensait avoir compris et puis on avait encore une deuxième combinaison sur la première. On se faisait tout un tas de trucs sur les coups de pieds arrêtés. Et c’était eux ! Pas besoin que ça vienne de moi. Il faut que ça devienne un jeu.
Justement ! On passe au match…toi comment prépares-tu tes matchs et plus particulièrement ta causerie d’avant match ?
Déjà je fais un feedback sur ce qu’on a fait la semaine. « Qu’est-ce qu’on a fait cette semaine ? Comment on a travaillé ? Pourquoi j’ai travaillé ça ? Qu’est-ce que ça a amené de faire ça ? Donc est ce qu’on va essayer de le faire ? ok donc allez c’est parti ». Moi je pars sur deux thèmes maximum pas plus parce que le cerveau est incapable d’écouter 10consignes c’est impossible. Moi c’est deux maxi. « Aujourd’hui on va travailler ça et ça. Aujourd’hui on va travailler les attaques rapides et puis on va travailler à ressortir le ballon et aller de l’autre côté. Ou on va travailler avec l’avant-centre on va lui donner les ballons et il va essayer de jouer dos au but. Puis on va essayer de travailler avec le libéro qui va essayer de beaucoup orienter le jeu, un ballon qui ressort à droite tac tu l’orientes à gauche. » Voilà ! On travaille deux thèmes on peut travailler deus thèmes sur la tactique, deux thèmes sur le joueur. Et puis à la mi-temps on va faire un retour. « Alors est qu’on a bien su faire ? Oui. Non. Comment. Pourquoi. Celui-là c’est bon on l’a bien fait on va essayer de le refaire du coup comme celui-là on l’arrive on va faire un autre. Par contre celui-là on l’a pas bien fait on va essayer de la faire. » Voilà tout ça se fait dans la sérénité tranquillement. Maintenant il est bien évidant que la motivation est importante. Et que si l’équipe n’est pas motivée…ça m’arrive aussi hein. Ça m’est arrivé de parler plus sur l’envie etc. Parce qu’il a manqué d’envie et que en faisant comme ça c’est pas un coup de baguette magique que tout se règle il peut y avoir des moments ou les joueurs n’ont pas envie. Quoique chez les touts jeune c’est rare. Ca n’empêche pas de travailler sur la motivation aussi mais ce n’est pas l’élément principale. Je pense qu’avec cette méthode les joueurs sont naturellement motivés parce qu’ils ont envie d’essayer de réaliser ce qu’ils ont eux-mêmes réfléchi et essayer de le réaliser dans le jeu. Mais encore une fois je le dis dans ma formation celui qui me dit « ouais mais il faut avoir des joueurs qui ont du physique etc.. » Je luis dis non parce que toi dans ton championnat que ce soit un championnat de national, de ligue ou de bas niveau tu vas avoir des joueurs qui vont correspondre à ce niveau. Il faut te dire qu’il y a trois exemples. Si tu joues contre une équipe qui est meilleure que la tienne ce sera toujours compliqué. Pour tout le monde. Maintenant si tu joues une équipe de ton niveau voir une équipe de niveau inférieure la ce sont les deuxièmes et troisièmes cas : là tu te dois d’essayer de faire quelque chose, avoir l’ambition de faire quelque chose. Tu vois, tu as toujours trois cas pour tout le monde, dans tous les championnats. Sauf si tu es l’équipe qui est au-dessus de tout le monde, là à ta charge d’essayer de t’imposer un style. Parce que tu es le plus fort. Maintenant l’équipe qui est la moins forte, qui est sure de descendre, eh bien si tu es sure de descendre qu’est qui t’empêche d’essayer de réaliser des choses dans le jeu puisque tu es sur de descendre ? Ce n’est pas essayer de jouer sur le physique. Donc il y a toujours ces deux cas où tu vas jouer des équipes de ton niveau ou inférieure à toi donc là si tu n’es pas capable d’essayer de réaliser, d’avoir cette ambition de produire des choses par le jeu etc. eh bien c’est que ce n’est pas ta philosophie. A ce moment n’essayes pas. Mais celui qui veut le faire, il y aura toujours des matchs dans la saison où il va pouvoir le faire.
Au niveau des matchs sur le bord de la touche, tu interviens souvent avec ta méthode ou bien tu laisses beaucoup jouer comme à l’entrainement, tu es en retrait, observateur au bord de la pelouse et de la même façon tu prends des notes
Autant que faire se peut, je ne parle pas. Le summum je dirais que c’est ça : c’est vraiment ne pas parler et prendre des notes afin de faire des retours. Maintenant ça m’est arrivé des fois d’intervenir et cette petite intervention là faisais que ça redébloquait tout et ça nous remettait dans le bon sens. Alors pourquoi ne pas la faire ? Finalement pour éviter de passer côté de quelque chose…mais après c’est le ressenti de chacun moi le conseil que je donne c’est en tout cas sur la saison on doit passer pour un entraineur plus observateur qu’un entraineur qui donne des indications. Mais encore une fois ce n’est pas un modèle unique, ce n’est pas sur le modèle du rugby où l’entraineur est dans les tribunes donc forcément il ne parle pas il ne peut pas se faire entendre. En tout cas l’idée que je défends c’est qu’il faut passer pour un entraineur plus observateur. Donc je veux donner cette image-là à mon équipe pour pouvoir être en accord avec ce que je défends.
Donc dans ta méthode que ce soit à l’entrainement ou en match tu donnes la parole à tous tes joueurs. Tu les questionnes…Mais comment parviens-tu à faire s’exprimer chaque joueur dans un groupe en sachant que chaque joueur a sa personnalité propre. Comment tu fais par exemple pour que le joueur plus introverti ose parler ou que celui qui à l’inverse est un peu trop bavard, un peu trop leader dans le groupe se tempère dans ses réponses ?
Ca va se jouer sur l’expérience. Après toutes ces années j’arrive à desceller tout de suite celui qui va beaucoup parler dans la saison celui qui va être plus timide. Donc l’objectif c’est de me dire que le timide il va falloir que je l’amène à plus souvent répondre. Ça va se faire naturellement c’est à dire que dans un vestiaire si c’est Thibaut je vais dire « Thibaut : qu’est-ce que tu en penses toi ? » et donc Thibaut ne va rien dire. Je vais lui dire « ce n’est pas grave ». Il n’a rien dit mais je me serais déjà adressé à Thibaut et la semaine d’après si je reviens vers Thibaut si je lui pose une question par rapport à une situation il va commencer à répondre. C’est là où il va falloir être intelligent et s’il dit quelque chose dans le bon sens il faut lui dire « c’est bien »mais s’il dit quelque chose qui n’est pas dans le bon sens ce n’est pas grave « Bien bien Thibaut ! Tu vois c’est intéressant ce que tu as dit. » Il faut le mettre en confiance pour faire en sorte qu’au fur et à mesure de la saison il vienne petit à petit. Par expérience à la fin de saison c’est tout le monde qui lève la main. Et c’est problématique parce qu’en début de saison c’est toujours 2-3 qui parlent et en fin de saison c’est tout le monde. C’est pour ça que c’est une méthode intéressante ça va au delà du football. L’idée de départ que je défends c’est comment rendre un joueur intelligent dans le jeu ou comment être. Ca permet au joueur de faire une projection sur ce qu’il fait et à le dire. Et à partir du moment où il se rend compte de ses erreurs où il donne des réponses on va commencer à mettre de la matière grise. Notre seule et unique objectif à nous les entraineurs c’est permettre au joueur de comprendre son sport et le rendre intelligent à travers son activité. Si tu le rebaignes dans ce qu’il était c’est à dire au foot de rue parce que quand tu joues dans la rue tu parles beaucoup, à tes copains c’est tout un contexte. Donc si tu le replonges dans ses origines tu vas te mettre sur le bon alignement c’est à dire l’alignement de base. Parce qu’en fait on nous l’enlève cet alignement. Le football de club ne doit être que la continuité du football de rue. Tout de la rue n’est pas bon à prendre mais le fond est à prendre, la forme n’est pas adapté en club bien évidemment mais ce pourquoi un enfant va aimer le football à ces débuts s’établi sur des critères bien particulier. Il faut récupérer ces critères là et ensuite les mettre à la sauce club. Un bon joueur technique qui va dans un club si tu veux essayer de l’amener à ta vision du football tu prends le risque de ne pas l’avoir au final comme il est. Sa véritable nature avec tout ce qu’il peut t’apporter et ça c’est un débat aussi.
Tu le dénatures et du coup tu dénatures ce pourquoi tu as pris ce joueur
Dans les centres de formation ils vont prendre un bon 14ans parce qu’il fait des choses et puis après tu le prends dans ton centre de formation et tu lui dis « allez donnes ta balle ! Fais ci fais ça » Quel est l’intérêt ? tu le prends parce qu’il est bon et tu veux qu’il joue à ta façon et qu’il aille à l’encontre de ceux pour lesquels tu l’a pris au départ ? Tu le dénatures en fait c’est irrationnel après ce joueurs il devient moyen et en fin d’année il ne passe pas. Il n’est pas bon, il n’a pas de grande taille, il n’a pas de physique…Qu’est-ce que tu racontes ? Pendant 4 ans tu l’as eu tous les jours et tu lui as attaché les jambes avec une corde, tu l’a pris parce qu’il était bon et tu en fais l’inverse. Ça va à l’encontre d’une logique
Formatrice
Oui c’est une logique de résultat, une logique de l’entraineur, une logique de plein de chose…mais pas une logique humaine, pas une logique technique, intelligente. Ca part d’une situation à la base légitime de prendre les meilleurs. Mais si derrière tu le rends bête et tu le rends con dans la façon d’aborder son sport qu’il aime et bien tu en fais une masse de joueurs médiocres qu’on a l’habitude de voir en ligue 1, en ligue 2….en ligue 2 c’est une catastrophe. Donc on n’en veut qu’un mais on en prend 60 mais on en veut qu’un et en plus il n’est pas super.
Philosophie bizarre. On s’en rend compte, on se plaint des niveaux de championnat ligue 1 ligue 2 mais bon… peut être est-ce une conséquence et même surement une conséquence de ce que tu viens d ‘expliquer.
Oui bien sûr c’en est conséquence quelque part. Déjà au départ tu ne prends pas les bon 14ans tu prends beaucoup sur le physique : Il y a 30% parce que c’est vraiment les bons que tous les clubs pro veulent donc s’il est pas chez toi il ira ailleurs. Après tu prends des compléments ou des joueurs qui ne sont pas au niveau mais eux tu les as après. Ils sont dans le circuit donc il te rabaisse le niveau complet et c’est ça le malheur. Car d’athlète on espère en faire des footballeurs ce n’est pas comme ça qu’on doit faire il faut prendre des footballeurs pour faire des footballeurs. Ca me parait logique
Tu as ton propre site internet ou tu proposes des formations à ta méthode. Est-ce que tu peux nous en dire un petit peu plus ?
La deuxième formation qui a eu lieu le 14 et 15 avril est pour qui veut : diplômé… pas diplômé… amateur, je dirais pas professionnel car il n’y en aura pas mais pour tout ceux qui veulent écouter un autre message et qui veulent rapidement être en connexion avec ce pourquoi ils entrainent et quels résultats ils vont pouvoir avoir avec leur équipe. Ce sont deux jours intenses où je leur présente la méthode : plaisir et performance. En avril 2013 ça a véritablement été un succès : 12 entraineurs venant de la France entière vraiment enchantés. Ils ont vraiment été en connexion avec ça le coté entraineur de football. Qu’est-ce que j’attends de mon rôle auprès des joueurs. Du coup j’en fais une deuxième et je pense que je vais continuer par d’autres dans l’année si vraiment ça continue. Parce que j’ai refusé pas mal de monde donc on a parlé de tout ça : de la méthode interactive, de la méthode globale des jeux à faire, de vraiment pas passer à côté de ces jeux là et comment animer ces jeux. Quelles questions poser. Qu’est ce qui va faire que de part ces jeux on évolue. Par exemple le taureau ne doit pas être un jeu d’attente pour l’exercice suivant mais il doit être un exercice fondamental pour apprendre le football…un match sans but où est l’intéret de faire des matchs sans buts, des jeux de conservation, comment les animer, pourquoi les animer comme ça…des jeux réduits : quel jeux réduit si vont donner des éléments de compréhension aux joueurs sur leurs façons de faire et d’être. C’est aussi beaucoup parler d’exercice d’entrainements et surtout faire la relation entre les exercices de l’entrainement. Qu’est-ce qu’on y fait et qu’est-ce qui fera qu’on retrouve tout ça en match ensuite. Parce qu’il y a une continuité logique entre l’entrainement et le match il va y avoir une progression sur ce coté intelligence collective de bien jouer ensemble. C’est une étape très très importante pour moi. L’entraineur n’a pas 10ans à entraineur pour qu’il comprenne ça. La façon dont j’apprends ma formation au bout d’un mois ou deux déjà l’entraineur se dit c’est une révolution. C’est un mot beaucoup utiliser par ceux qui ont suivi la formation. Parce qu’en un mois déjà il s’est passé ça ! « Je ne pouvais même pas imaginer que ça puisse exister. Que je puisse faire évoluer mon équipe au niveau de l’intelligence collective. » Ca c’est très intéressant et c’est le seul et unique objectif. Moi j’ai souvent été frustré de démarrer mes saisons sans savoir où j’allais. Il n’y a rien de pire. Donc maintenant je sais où je vais quand j’entraine. Rapidement j’ai des résultats très rapidement je sais comment faire progresser mon équipe. En fin d’année je sers la main à mes joueurs, ou aux parents si ce sont des enfants, en leur disant : « Est-ce que j’ai failli dans ma tache ? » « Non non mon enfant a progressé, mon enfant a pris du plaisir, mon enfant s’est amusé… » Ah ok là j’ai réussi. Ils ne me disent pas ça pour me faire plaisir « non non ça joue au foot on s’est régalé on a vu du jeu c’est intelligent ». Si on me dit ça en fin d’année eh bien je suis content je me dis une saison de plus ou j’ai fait de belles choses c’est ça que je veux transmettre. J’ai appris beaucoup de personnes, j’ai rencontré beaucoup de gens et ça c’est quelque chose que j’ai envie de transmettre parce que il n’y a pas de secret de rien du tout. Moi le jeu à la nantaise j’ai toujours rêvé que Coco Suaudeau fasse des conférences et des conférences sur le jeu à la nantaise. Mais on sent que c’est quelque chose qui ne veut pas être communiqué. Il n’y a rien de plus embêtant que ça !!! Toi qui est de Nantes en plus..Le jeu à la nantaise dites-nous quoi !
Donner nous la recette
Eh oui dites-nous comment vous avez fait, le jeu à Nantaise avec Arribas c’est le patrimoine français. Pourquoi ? Comment avez-vous fait ? De quel concept êtes-vous partis ? Quels jeux vous mettiez à l’entrainement. Je sais pas…il n’y a pas de secret. C’est du sport il faut faire partager ça !
Pour faire progresser tout le monde
Pour ceux qui veulent
Celui qui a envie de progresser
Celui qui veut entendre ces messages après il y a ceux qui jouer en contre ne pas avoir le ballon…il y en a pour tout le monde
Je voulais finir cette interview sur une belle note. Est-ce que tu peux nous raconter ton meilleur souvenir en tant qu’éducateur ?
(après une longue réflexion)
Le souvenir comme ça …c’est la finale du tournoi de cahors en U13. 68 équipes 20 clubs pro et on est en finale avec la Mjc Avignon contre le LOSC. On nous disait que ça allait être très compliqué mais si j’étais en finale c’est qu’on avait déjà fait de belles choses. On avait battu Bordeaux Auxerre…je ne me souviens plus de tous…et donc on arrive en finale en et on perd aux pénalty et tout le monde avait dit que nous étions l’équipe la plus belle à voir jouer du tournoi et l’entraineur me dit on gagne aux penaltys mais tu as une belle équipe tu nous a dominé dans le jeu. Et ce malgré deux trois jours de fatigue mais comme on utilise bien le ballon c’est beau à voir et l’entraineur me dit « qu’est-ce que tu fais çà l’entrainement ». « Je m’entraine le mercredi aprèm voilà quoi… » « Non arrêtes ? Dis-moi ce que tu fais »Jelui dis « je m’entraine une fois par semaine le mercredi après-midi je fais ma séance 1h30 et voilà. » Et moi je lui dis « pourquoi toi tu t’entraines combien de fois ? » « moi j’ai une classe pré étude à 13ans donc tous les jours » Et ça a été un choc parce qu’un club pro qui m’annonce ça tout étant surpris de ma réponse. Il ne me croyait pas et je ne crois pas qu’il m’ait cru. Il pensait que je bluffais histoire de fanfaronner. Mais je ne faisais pas le fanfaron je m’entrainais qu’une fois par semaine et chaque fois c’était la même rengaine les équipes qui me rencontraient s’entrainaient 3 fois par semaine et avaient des difficultés dans le jeu donc c’était bien la preuve que je n’avais pas mieux en m’entrainant tous les jours. Mais simplement ça me montrait que cette méthode est vraiment extraordinaire. Car elle me met dans cette situation ce grand tournoi ou on perd en finale mais on est élu plus belle équipe du tournoi et c’était la première fois qu’un club amateur était en finale de ce tournoi. A chaque fois c’était toujours des clubs pro qui s’affrontaient. Même RMC avait parlé de nous de cette génération à Avignon. C’était en 2003/2004, l’année après Belhanda là on avait perdu en demi, et c’était déjà exceptionnel et l’année d’après avec une autre génération on va en finale.Mais bon j’avais de bons joueurs donc forcément là je me suis vraiment dit là tu tiens quelque chose. J’étais encore dans le doute, tu te poses des questions parce que j’ai toujours été placardé comme un entraineur à part et même si nul n’est prophète en son pays. On m’a toujours pris pour un fanfaron alors que je ne fais que défendre des idées. Et chez l’entraineur j’ai vu quelque chose dans ses yeux je me suis dit là tu tiens un truc donc continues ! Vas –y et ce que tu viens de faire là à Cahors avec ces félicitations, de plus tu as été en finale d’un tournoi prestigieux comme ça : c’est énorme !
Un très grand merci à François pour cet échange enrichissant qui j’en suis sure vous a grandement plu.
Et le site de François Keiffer avec un accès à sa formation : Ici
Une vidéo pour illustrer ce qu’est un dialogue interactif par F.Keiffer
Une réponse
Je n’ai point de te rappeler que j’ai été fasciné par ta méthodologie de travail chez les jeunes et celle-ci peut se transporter chez les grands aussi. Donc J’adhère.