Interview d’un préparateur physique champion d’Europe. En pleine période de repos pour les joueurs et entraineurs, il me semble important d’envisager le prochaine début de saison. La première étape sera bien entendu de réaliser une bonne préparation physique. Sujet vaste et bien souvent difficile à mettre en œuvre dans les clubs. Dans cet optique, je vous propose l’interview de mon ami Pierre Chenu. Préparateur Physique à l’Union Mios Biganos-Bègles, club féminin de Hand vainqueur de la Coupe Challenge cette saison.
Interview d’un préparateur physique sur son parcours et la prépa d’une saison
Quel est ton parcours ?
Au niveau de ma formation de préparateur physique, j’ai suivi la voie universitaire avec le parcours suivant : Licence STAPS « Entraînement Sportif » à Nantes, puis Master 1 et 2 « Préparation Physique Mentale et Réathlétisation » à Lyon.
Au niveau des clubs où je suis intervenu mon parcours est le suivant :
- Depuis Juillet 2014 : Union Mios Biganos-Bègles, LFH 1ère Division Féminine, Bordeaux (33)
- 2013 – Février 2014 : USJA Carquefou Football, Collectif DH/DRH, Carquefou (44)
- Août 2013 – Février 2014 : Nantes Saint Herblain Football Féminin, Div. 2 Féminine, Nantes (44)
- Août 2010 – Juin 2013 : ASU Lyon Vaulx-en-Velin Handball, Div. 2 Féminine, Lyon (69)
- 2009 – Juin 2013 : Pôle Espoir Handball de Lyon, (69)
- 2008 – Mai 2009 : La Roche s/ Yon Vendée Handball, Nationale 3 Féminine, (85)
Le physique et donc la préparation physique prennent de plus en plus de place au niveau amateur, est-ce primordiale de faire une préparation athlétique spécifique en début de saison ?
En effet, c’est une période indispensable afin de redonner à l’organisme la capacité à se réadapter à l’effort afin d’encaisser la charge d’entraînement futur, suivre le rythme de la compétition et bien sur aussi à visée prophylactique pour minimiser le risque de blessures.
Il y a une remise en charge athlétique progressive, on jette sur cette période les bases athlétiques de la saison.
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Et de poursuivre tout au long de la saison ?
Oui, sous forme de rappel cela est important.
Tout cela va être bien entendu corrélé au rythme de la compétition et l’enchaînement des matchs.
On peut faire cela de manière à l’intégrer aux exercices.
On revient sur la prépa de début de saison, comment doit-elle s’articuler ? Durée ? Composante des semaines ?
Pour ma part, on part sur un travail de 6 semaines à raison de deux séances/jour.
On assoit les fondamentaux physiques et athlétiques, c’est aussi pour cette raison que la charge de travail est importante.
Il y a de grands principes physiologiques à respecter avec une progressivité à mettre en place et une évaluation de chacun des joueurs à réaliser avec les tests du staff médical et ceux réalisés sur le terrain avec notamment des tests aérobie.
Chaque athlète est évalué de manière spécifique
Penses-tu qu’une équipe qui rate sa prépa physique a des chances de rattraper son retard ?
Rater sa préparation physique c’est se tirer une balle dans le pied et ne pas mettre toutes les chances de son côté. Cela sera donc difficile à rattraper, qui plus est si le rythme de la compétition ne le permet pas au vu de l’enchaînement des matchs.
Aussi, j’ai vu des équipes qui ont connu des préparations physiques difficiles, mais qui s’en sont sortis malgré tout.
Est-ce obligatoire de faire de la prépa physique sans ballon et de multiplier les séances fatigantes ?
Il y a deux écoles.
Faire un travail avec ballon va être difficile à quantifier au niveau de la charge interne de travail, qui plus est, si l’on ne dispose pas d’outils permettant cela, ainsi que des repères sur ces propres joueurs.
Aussi les joueurs s’investiront d’une manière différente si le travail est avec ballon, car cela est plus ludique, plus spécifique et donc plus représentatif de l’activité.
Le travail sans ballon, est intéressant pour d’autres aspects, notamment lorsqu’on n’a pas d’outils permettant de quantifier la charge de travail interne.
On est donc là plus sur une quantification de la charge de travail externe, et cela permet de voir si par-exemple, le joueur est en retard sur un travail de course en navette intermittent, la difficulté qu’il va avoir à mobiliser la charge sur une séance de musculation.
Multiplier les séances fatigantes, est je pense indispensable, mais il faut savoir bien doser cela (notion de charge/décharge) en fonction du calendrier.
En effet, les séances fatigantes vont permettre à l’organisme, et aux joueurs de repousser ses limites et d’aller chercher d’autres ressources, lorsqu’il est en difficulté.
Mais attention séance fatigante, ne veut pas dire séance longue et interminable, il ne faut pas faire l’amalgame.
Pour ma part, je suis plus partisan d’une séance plus courte, mais avec une intensité proche de celle retrouvée en match
La suite de l’interview de Pierre Chenu
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Une réponse
J-apprecie Cette methode de conseil et de pratique