Comment faire un bon pressing ? Qu’est-ce qu’un bon pressing ? Quand le déclencher mais surtout comment le déclencher ? Cette phase de jeu si elle parait anodine pour certains voir assez inutile, a pourtant une importance primordiale dans le positionnement du bloc équipe et donc de la manière dont votre 11 pourra attaquer.
Comment faire un bon pressing
Définition
Le pressing se fait en phase défensive de non possession de balle. Il a pour but d’empêcher la progression adverse sur le champ en pressant le porteur, en coupant les trajectoires de passes bref en isolant le porteur. Il se mène en équipe entière qui doit suivre un mouvement organisé et subit une rigueur tactique qui en feront son efficacité.
Objectifs
L’objectif du pressing est d’empêcher l’adversaire de remonter le terrain sereinement avec des enchainements faciles. Il implique une équipe rodée à cette manœuvre et donc totalement impliquée et au fait des mouvements et de la rigueur à apporter. C’est bien souvent une récupération individuelle induite par un effort collectif.
Ce travail demande une forte dépense d’énergie qui fait souvent suite à une phase d’attaque et donc le temps de récupération sera quasi absent. Il faut donc bien choisir les moments de déclenchement ainsi que les zones.
On distingue plusieurs objectifs :
– augmenter la pression psychologique sur le porteur de balle
– isoler du jeu le porteur de balle
– pousser à la passe en retrait le porteur de balle
– pousser à la passe aérienne longue
– empêcher la profondeur et la verticalisation
– coincer le bloc créatif adverse dans une zone du terrain
Pour cela pour chaque zone du terrain, les joueurs doivent connaître les zones clairement à
attaquer et à défendre. Il serait complètement illogique et improductif de confier le seul pressing au seul attaquant avec le reste de l’équipe en mode passif et spectateur.
Quand exercer une phase de pressing
– Immédiatement après avoir marqué
– Juste après la mi-temps
– Dans les moments de difficulté de l’équipe adverse.
Le moment :
-quand l’adversaire relance dos au jeu
– sur les deuxièmes ballons aériens(la première touche est déjà faite mais de manière peu précise)
– sur un contrôle incorrect
Où presser
L’idéal est de presser lorsque la balle est sur un côté. Il y a moins de ligne de passes à couper et la ligne de touche proche offre un autre moyen de pression. Néanmoins un pressing axial aura son efficacité en cas d’isolation du porteur. C’est-à-dire qu’on laisse une solution axiale « évidente » pour l’adversaire pour le coincer entre la ligne du milieu haute et la ligne de milieu basse = pressing et isolation à 4.
Phase d’attente et phase d’action
L’emploi efficace du pressing se décompose en deux phases: ,phase d’attente et phase agressive. Il faut être patients et concentrés sur l’avance des mouvements de l’adversaire qui tôt ou tard fera une erreur de transmission. C’est à cet instant que doit être lancé la phase de récupération avec percussion et coordination.
On distingue trois zones et trois manières de presser
– La zone haute : elle demande un pressing très agressif sur une équipe en position défensive. Généralement c’est une équipe inférieur physiquement et techniquement soit de niveau soit de circonstances(fatigue, infériorité numérique…) Ce pressing réclame un bloc haut avec positionnement rapide et pressing agressif.
– La zone médiane : c’est le pressing dit classique. Il consiste en deux principes, le harcèlement du porteur à faible distance, la coupure des solutions proches et longues. Ce pressing doit pousser le porteur à la faute, au mauvais choix. Il faut une équipe concernée par sa tache afin de n’oublier aucune solution.
– La zone basse : c’est la situation de défense basse sur le terrain. On a recours à une défense regroupée sur une ligne(30-35m) très compacte. Ce pressing exige de ne laisser que très peu d’espaces entre les joueurs, une coordination de déplacement et de placement, et un dialogue permanent afin de suivre les mouvements adverses. Il faut absolument proposer une zone compacte où le jeu de l’adversaire ne trouve pas de fluidité.
Le pressing offensif est basé sur l’intensité et sur la coordination de mouvement alors que le pressing défensif base sa propre force sur la capacité de l’équipe à fermer les espaces et à empêcher la circulation de balle adverse dans des zones restreintes en espace.
Le choix de la zone de pression est dicté en définitive par
– les caractéristiques de son équipe
– les points forts et faibles de l’adversaire
– les Circonstances du match.
Comment faire un bon pressing – conlusion
Pour exercer un pressing efficace il est fondamental que l’équipe soit bonne dans le travail de coordination pour maintenir une zone dense où l’adversaire peinera à trouver une solution évidente et profitable pour lui. Il faut une équipe au point physiquement et surtout tactiquement. Cela impose de maitriser les couvertures mutuelles, les coupures de trajectoires et donc une bonne lecture du jeu adverse. Ce travail fondamentale devra être envisagé lors de chaque séance avec nécessité de couper les phases de pressing et de bien expliquer ce que l’on attend de son 11, à quel moment et de quelle manière il doit déclencher son pressing.
3 réponses
Merci Cedric,
J’ai bien aimé votre commentaire et cela m’a été d’un grand apport en tant que entraineur en herbe.
Question: Quelles sont les bonnes dispositions quand on est en infériorité numérique?
Bonjour Emmanuel,
En situation d’infériorité numérique, la situation va être différente en fonction du moment où cela arrive pendant le match mais il faut aussi prendre en compte le score et le but recherché. En effet si vous vous retrouvez à 10 au bout d’un quart d’heure ce ne sera pas la même chose qu’être à 10 à 5 minutes de la fin si vous menez 3-1…
Je pense tout de suite à l’état d’esprit et les premières consignes à donner. En premier lieu, il faut rassurer ses joueurs montrer que vous savez où vous allez et ce que vous devez faire. L’émotion se transmet et les joueurs vont s’aligner sur vous. il faut qu’ils soient au maximumm solidaire car ils vont devoir combler les espaces laissés par l’absence de leur coéquipier et donc aller au bout de l’effort.
La communication aura une grand priorité dans cette situation et tous devront y participer.
D’un point de vue tactique, comme je le disais au début cela va dépendre de la situation du match. Prenons l’exemple d’une expulsion à 20minutes de la fin lorsque que vous menez 1-0. Il va falloir structurer votre bloc la première idée serait de réconstituer vos deux lignes défensives mais là encore cela dépendra du dispositif adverse. Ainsi vous pourriez prendre la décision de jouer à plat ou avec deux six très bas, jouer à trois dans l’axe en triangle ou bien encore garder un 10 et un attaquant…
A vous de bien sentir ce que vous devez faire en fonction de la situation !
Merci Cedric, pour cet article très intéressant et très complet sur le pressing. J’ai juste un petit complément à apporter sur les moments du pressing, il peut être aussi réalisé lors d’une passe latérale de l’équipe adverse.
Exemple: le défenseur latéral droit joue avec son défenseur central droit.
Dans le temps de passe, notre équipe qui est en attente peut déclencher le pressing tel que lorsque le joueur réceptionnera le ballon il n’est pas le temps de prendre des informations et l’obliger soit à jouer long pour se débarrasser du ballon, soit l’obliger à rejouer avec le latéral droit qui lui a fait la passe car sur le pressing le lien entre les 2 défenseurs centraux est coupé et donc il lui devient impossible de sortir de cette zone.
Notre bloc équipe étant positionné plus haut serait prête à anticiper ce redoublement de passe et poser des difficultés au latéral droit adverse.
Bonne saison à vous et à bientôt 😉